Eclairé sous une lumière artificielle, les couleurs d'un objet sont perçues différemment que sous une lumière naturelle. Ce phénomène est quantifié par l'indice de Rendu des Couleurs (IRC). Un excellent rendu des couleurs est noté 100 tandis qu'un mauvais rendu des couleurs zéro (voire un chiffre négatif).

Adapté aux sources lumineuses traditionnelles (lampes incandescentes et halogènes, tubes fluorescents), il ne l'est pas pour les LEDs. La définition d'un nouvel indice de rendu des couleurs s'inscrit dans le cadre de la mise au point de standards adaptés aux solutions d'éclairage à LEDs.

IRC: un écart significatif entre la théorie et la pratique

Sous un éclairage à LEDs, la valeur de l'IRC, obtenue par calcul, n'est pas fidèle à la perception qu'un observateur en a. La formule de l'IRC, établie il y a quarante ans, ne parvient pas à rendre la réalité... Ceci pose un problème de taille: une ampoule à économie d'énergie qui présente un IRC supérieur à celui d'une ampoule à LEDs ne possède pas nécessairement un meilleur rendu des couleurs! Actuellement, seul un essai en conditions réelles permet de comparer le rendu des couleurs de luminaires à LEDs.

En 2006, la commission internationale de l'éclairage a créé un comité technique dont la mission était de redéfinir un nouvel indice de rendu des couleurs. En 2010, alors que les solutions d'éclairage à LEDs se multiplient, le nouvel indice n'est toujours pas prêt. Ce retard est dommageable pour toute l'industrie des LEDs car les professionnels ne peuvent pas communiquer efficacement sur le rendu des couleurs de leurs produits. De là à y voir de la part des grands groupes une manœuvre afin de freiner le marché et de mieux le contrôler ensuite, il n'y a qu'un pas.

Le CQS : un nouvel indice proposé par les Américains du NIST

Le NIST (Institut National des Standards and des Technologies) a développé le Color Quality Scale (CQS). Cet indicateur est présenté par Yoshi Ohno et Wendy Davis dans une publication parue le 08 juin 2010.

D'après ses auteurs, le CQS corrige l'IRC sur plusieurs points tout en restant proche de ce dernier, afin de ne pas perturber les industriels.

  • La fidélité des couleurs n'est qu'un aspect de la qualité des couleurs. Le CQS prend cela en compte en accordant de meilleures notes aux éclairages augmentant la saturation des couleurs et améliorant la capacité à discriminer deux couleurs.
  • Un éclairage peut posséder un IRC élevé alors qu'il rend très mal certaines couleurs.
  • L'IRC pénalise les éclairages qui rehaussent la saturation des couleurs.
  • Le CQS ne perturbe pas les industriels ni les consommateurs en maintenant des valeurs proches de celles calculées par le biais de l'IRC.
  • Le CQS tient compte du fait qu'un objet éclairé par des sources lumineuses ayant une température de couleur chaude (lampe incandescente) rend mal les bleus profonds.
  • Le CQS pénalise les éclairages dont le blanc est légèrement verdatre ou rosé.
Exemple où le CQS est plus pertinent que l'IRC [Ohno and Davis 2010]

Le rendu des couleurs calculé avec la méthode CQS (Color Quality Scale), proposée par Ohno and Davis du NIST, semble être plus fidèle aux observations que le vieil indice IRC. Le CQS se positionne comme l'indice soutenu par les USA. Parallèlement, les Européens devraient proposer leur propre indice.

L'industrie a absolument besoin d'un nouvel indice de rendu des couleurs. Gageons qu'Européens et Américains sauront s'accorder sur un nouvel indice et que ce dernier sera rapidement utilisable. Une entrée en vigueur pour le début de l'année 2011 serait une excellente nouvelle...

Le GAI : l'indice proposé par l'alliance américaine ASSIST

L'alliance ASSIST a annoncé la mise au point du GAI, Gamut Area Index. Cet indice se veut complémentaire de l'IRC et n'a pas pour vocation à le remplacer.

Source

Rationale of Color Quality Scale, Yoshi Ohno et Wendy Davis, NIST, juin 2010