Les lampes à incandescence possèdent un rendement lumineux de l'ordre de 12 lm/W. Les lampes halogène font légèrement mieux : environ 15 lm/W. Parallèlement, les lampes fluocompactes et les tubes fluorescents, (communément appelés "néons"), possèdent respectivement des rendements de 65 et 85 lm/W. Quant aux lampes aux halogénures métalliques, partiellement utilisées dans les commerces et les lieux publics, leur rendement lumineux est proche de 85 lm/W (modèle OSRAM 20W - 1700 lm).
A l'énoncé de ces quelques chiffres, une question prédomine : pourquoi les lampes à incandescence sont elles encore vendues ? Ayant déjà répondu à cette question dans un précédent article, nous pouvons nous poser une autre question : les lampes à incandescence sont elles vraiment les mauvaises élèves parmi les autres sources d'éclairage ?
A première vue, oui. La réponse semble même sans appel. Toutefois, les lampes à incandescence ne sont pas de si mauvaises élèves que ça. En effet elles :
Ne polluent pas (absence de plomb et de mercure). Elles ne sont d'ailleurs pas concernées par le recyclage via Récylum.
- Ne sont pas chères (0,50 € / unité).
- Sont très pratiques (facilement interchangeable, graduable, ...).
- Génèrent une lumière de qualité adaptée aux applications domestiques. Leur excellent IRC et leur température de couleur de l'ordre de 2700 °K procure une ambiance sereine, apaisante et rassurante. Sa lumière rappelle les bougies de nos ancêtres.
Leur deux grands points faibles sont leur piètre rendement lumineux (12 lm/W) ainsi que leur durée de vie assez limitée (1000 h). Ceci est d'ailleurs toujours rappelé dans les campagnes de communication promouvant les ampoules fluocompactes.
Une ampoule à incandescence convertit seulement 5% de l'énergie électrique en lumière visible. Le reste de l'énergie est convertie en chaleur (12% en énergie thermique et 83 % sous la forme d'infrarouges).
En plein été, lorsque une ampoule à incandescence est allumée, le bilan énergétique est très mauvais : 5%. Voire même pire si un système de climatisation est en route. En effet l'énergie thermique dégagée par la lampe doit ensuite être absorbée par le système de climatisation. Le rendement des systèmes de climatisation étant de l'ordre de 50%, il faudra dépenser deux fois plus d'électricité que ce que consomme l'ampoule pour en extraire la chaleur... soit un bilan énergétique de quelques unités seulement...
Lorsque le thermomètre descend irrémédiablement vers les températures hivernales, le résultat est tout autre. Quand votre chauffage est allumé, le bilan énergétique est sans appel : 100% de l'énergie est utilisée. En effet 5% servent à produire de la lumière et 95% servent à chauffer votre habitation.
L'été, le soleil se lève tôt et se couche tard. L'éclairage est donc bien moins utilisé qu'en hiver. Si on estime que le chauffage est enclenché dans les habitations 6 mois par an (d'octobre à mars) et que le temps d'éclairage est proportionnel à la durée d'ensoleillement entre 6h00 et 22h00, on parvient à la conclusion qu'un ampoule à incandescence est utilisée 750h au cours de sa durée de vie (1000 h) en même temps qu'un dispositif de chauffage. Il s'en suit qu'une ampoule possède un bilan énergétique global moyen de l'ordre de 75%. Fait qui est bien supérieur à toutes les attentes et à tout ce qui est généralement avancé.
Notes
Les rendements lumineux indiqués sont ceux de lampes classiques de marques réputées générant un flux lumineux comparable à une ampoule à incandescence de 100W, soit environ 1400 lumen.
Lecture conseillée
Les ampoules LED sont intéressantes mais elles feront l'objet d'un article qui leur sera consacré.