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Grace à votre témoignage, vous rendrez service à ceux et celles qui vont passer à leur tour leur TIPE. Votre témoignage permettra aux élèves de classes préparatoires de mieux comprendre cette épreuve, au demeurant assez singulière, dumoins à l'époque de la rédaction de cet article, au cours de l'été 2007.
Mon expérience
J'ai passé deux fois l'épreuve des TIPE du fait que j'ai réalisé deux année de mathématiques spéciales (communément maths spé) : on appelle cela faire 5/2. Je ne regrette pas cette année de travail supplémentaire car elle m'a permit d'avoir les Arts et Métiers ParisTech alors que j'étais admis à l'ENSHEEIT et à d'autres INP en 3/2.
Néanmoins je n'hésite pas, par le biais de ce témoignage, à dénoncer ouvertement plusieurs aspects de cette épreuve. En effet, de nombreuses connaissances ainsi que moi-même estimons avoir été étonamment notés au cours de cette épreuve. Ne voyez pas d'amerturme dans ce témoignage mais seulement l'expression d'un sentiment d'incompréhension
La personne qui est à la source de cette épreuve est, si je ne me trompe pas, Claude Al lègre. C'est une bonne une bonne idée mais son application souffre malheureusement de graves problèmes...
L'épreuve des TIPE présente de nombreuses zones d'ombres dans la notation. Sans aller jusqu'à dire qu'il y a du favoritisme pour certains élèves, il est évident que connaître précisément les critères de notation est un avantage de premier plan. Cela est le cas quand son professeur est membre du jury des TIPE ou bien qu'il a des relations dans le milieu.
Vu le nombre d'étudiants qui passent cette épreuve qui s'étale sur environ 1 mois, le débit ne peut être qu'un obstacle à la qualité. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'école normale supérieure et l'école polytechnique organisent leur propre épreuve de TIPE ! Évidement, il est inenvisageable de passer une épreuve de TIPE pour chaque concours, cela couterait trop cher financièrement et humainement. Toutefois la note de l'épreuve compte à tous les concours et est dotée de coefficients non négligeables. Cela fait que l'épreuve devait être un exemple d'équité et d'impartialité.
Après cette introduction voici un petit résumé de mes deux TIPE :
Le TIPE de 3/2 (le premier)
Vous visitez actuellement une évolution (avec un grand E ;-) ) de mon TIPE de 3/2. En effet j'avais choisi de traiter les LED. A l'époque, les LED de puissance étaient peu connues et les magazines étaient encore à se féliciter de l'existence des LED blanches... Que de chemin parcouru depuis...
Au cours de l'année j'ai réunis des documents au CDI de mon établissement (qui n'était pas bien grand). Mes sources étaient donc des pour la science et des sciences et vie. J'avais également trouvé un livre qui traitait de la physique des semi-conducteurs, où les LEDs étaient un peu abordées. Ce travail de recherche bibliographique me prit moins de dix heures et s'étala sur le premier trimestre. A partir du second trimestre, j'ai commencé à me plonger dans mes documents et essayé de comprendre le point délicat : le fonctionnement.
A l'approche des écrits j'ai stoppé mon travail sur les TIPE et je l'ai repris après, avant les oraux. Là j'ai petit à petit avancé mon travail pour lui donner sa forme définitive. Si je me souviens bien, c'est là que j'ai réalisé mes expériences. A noter qu'elles n'ont pas donné les résultats escomptés... avec le recul je me suis rendu compte que mon protocole n'était pas vraiement correct, suite à des mauvais conseils... Il me falllut donc "ajuster" les résultats afin de les rendre plus cohérents. Présenter un travail sans expériences aurait été catastrophique.
Au final, mon TIPE comportait des transparents soignés agrémentés de petites expériences. Rien de plus.
Concernant les contacts, ils étaient bel et bien réels, mais je ne les avais jamais vus... Un d'entre eux m'a d'ailleurs ouvert la porte au monde du monde de la LED de puissance deux ans plus tard... en la personne de Frederique Le Houedec.
Pour résumer, j'avais réalisé un TIPE modeste mais sérieux. Sans vouloir me dévaloriser, beaucoup auraient pu aboutir à un résultat équivalent. La seule chose délicate était de comprend le fonctionnement d'une LED
Le résultat : 12,75/20. Note tout à fait correcte pour un TIPE (du moins à l'époque). Le rapport travail/prix était donc tout à fait raisonnable.
Le TIPE de 5/2 (le second)
Fort de mon expérience de 3/2, où le TIPE s'était bien passé, j'ai décidé de choisir un TIPE plus ambitieux : la fusion thermonucléaire contrôlée par confinement magnétique. J'escomptais augmenter ma note.
Contrairement à mon TIPE sur les LED, j'ai commencé à travailler plus tôt et j'ai trouvé bien plus de documents qu'il a fallu lire. Sachant que le niveau était plusieurs crans au dessus de celui des LED. Nous étions trois et n'avons pas pu réaliser d'expériences, car elle aurait été ridicule par rapport à un Tokamak. Nous avons donc opté pour une simulation sous maple.
En outre, nous nous étions rendus à Cadarache pour visiter le Tokamak Tore Supra où nous avions été accueillis par un chercheur. Ce dernier nous avait même fait une présentation sur le sujet. (Nous étions un groupe de personnes qui faisaient tous un TIPE sur le sujet).
Nos contacts étaient au nombre de quatre : trois chercheurs du CEA et un du CNRS. Ils n'ont pas été de trop au vu de tous les points très difficiles à appréhender. Chaque page nécessitait beaucoup de temps pour être comprise.
En outre j'avais réalisé un dossier de 50 pages sur le sujet. Le site www.nucleaire-info.com en est d'ailleurs une synthèse.
Pour résumer, ce TIPE était ambitieux et de nombreuses heures de travail ont été allouées à ce projet (plusieurs heures par jour pendant un mois). Le résultat final était d'un bon niveau scientifique, loin du TIPE sur les LEDs.
Résultat : 11,75/20. Mes deux collègue ont eu respectivement 13/20 et 9/20.
Mon analyse
Tout ça pour ca! Moi qui avais décidé de prendre un sujet ambitieux, me voilà avec une note inférieure à l'an passé... Cette note ne m'a pas porté préjudice, heureusement.
Une des raisons qui a provoqué ce mauvais résultat (au vu du travail fourni) est, je pense, que les deux examinateurs ont peut être eu des crédits en moins à cause de l'effort financier de l'état en faveur du nucléaire. Ce qui peut expliquer le mauvais accueil des sujets relatifs au nucléaire.
Conclusion
A quoi bon de faire compliqué quand on peut faire simple ?
Je pense que pour les TIPE, mieux vaut privilégier un sujet intéressant, dans le thème et peu polémique. Ainsi on passe entre les goutes et on s'en tire avec note tout à fait honorable. Attention toutefois de soigner la forme : quelques contacts, une visite prouvée et une expérience sont nécessaire pour assoir la crédibilité de son TIPE.
Reste deux interrogations :
- Combien d'étudiant ont-ils une bonne note alors que leur TIPE est composé à 90% de bluff ? Nous ne sommes pas en école de commerce tout de même ;-)
- Pourquoi de nombreux 5/2 ne sont-ils pas sanctionnés sévèrement lorsqu'ils reprennent en 5/2 le même sujet qu'en 3/2 ? Chose formellement interdite.
Depuis, je n'ai pas suivi l'évolution de l'épreuve des TIPE. Ce témoignage doit donc être mis en perspective avec son ancienneté (été 2005).